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Empreinte


Sophie Badens cherche une émotion, une relation étroite qui fait corps avec son modèle. Une sorte de lâcher prise où le « portrait » serait le miroir de l'âme où l'expression – fugace et éphémère – révélerait un instant d'éternité. Les visages, les corps et les fleurs - sujets récurrents chez l'artiste - révèlent une intimité qui, répondant à l'exigence de la série, se décline en versions successives. Comme un mouvement de grâce qu'elle capte et qu'elle fige sur polaroïd. Dans ses figures, le cadrage serré et l'éclairage – qui émane presque de l'intérieur – accentuent les contrastes et atténuent les traits. Et si elle use de la transparence dans ses supports, c'est pour mieux permettre à la lumière de faire vibrer l'image. Elle bouge en fonction du regard de l'autre et crée l'illusion d'un mouvement partagé. La photographie est un objet d'art qui se doit de créer une émotion : Sophie Badens lui confère une aura. Une aura qui transcende la fragilité d'un sentiment, d'une pose, d'une attitude. Une aura qui la mène à explorer la complexité de chaque être et d'en restituer une trace, une empreinte, une signature presque graphique.


Claire Gilly


Photo ©SophieBadens



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